Moïse est le plus grand personnage de l’Ancienne Alliance : il est selon la Tradition constante l’auteur du « Pentateuque », les 5 livres de la Torah, que l’on appelle « la Loi de Moïse » (
Jos 8,31-32), même s’il a été aidé, puisque le dernier chapitre du dernier livre (
Dt 34,7) fait notamment le récit de sa propre mort. C’est par Moïse qu’Israël a été tiré de la terre de son esclavage en Égypte (
Ex 12,31), qu’il a pu franchir la Mer rouge (
Ex 14,16), traverser le désert (
Ex 16,2), faire l’expérience de Dieu au Mont Sinaï (
Ex 19,9-19) et parvenir enfin, après avoir marché 40 ans dans le désert, à la Terre promise (
Jos 1,11) « qui ruisselle de lait et de miel » (
Dt 27,3). Toute la Loi qui règle le judaïsme vient de Moïse : la loi écrite, comme la loi orale qui l’accompagne, qui trouve elle aussi sa source et sa référence en Moïse, et en cette révélation extraordinaire reçue au Mont Sinaï.
Moïse est vraiment le sommet de l’Ancien Testament et cette promesse que le Messie attendu sera « comme lui » est donc absolument fondamentale, mais
comment caractériser ce « prophète comme Moïse » (Dt 18,15) qui doit venir ?Certes, la libération d’Égypte, la Pâque et l’Exode vers la Terre Promise et la Torah sont venus par Moïse et l’on est donc en droit d’attendre du Messie une libération plus grande, un nouveau passage et la nouvelle conquête d’une nouvelle espérance, et également une nouvelle Loi ou un accomplissement de la Loi, mais ce qui caractérise vraiment Moïse c’est d’abord
son unique relation à Dieu comme l’explique le livre du Deutéronome : «
Il ne s'est plus levé en Israël de prophète pareil à Moïse, lui que le Seigneur connaissait face à face » (
Dt 34,10). C’est parce qu’il avait avec Dieu une proximité toute particulière, parce qu’il voyait Dieu «
face à face » (
Dt 34,10) qu’il est
bien plus qu’un prophète et que c’est par lui qu’est venue la grande révélation de Dieu au Mont Sinaï. C’est pourquoi le Messie attendu doit avant tout lui aussi, être dans une relation toute particulière avec Dieu, et pouvoir également entrainer le monde dans une nouvelle relation avec Dieu, et permettre au Peuple d’Israël et à toutes les nations de connaître et d'aimer Dieu, et de vivre en union parfaite avec Lui.
Toute la tradition juive l’attend comme « le Fils bien-aimé qui dévoilera le Père ».
Comme le dit le Rabbin juif Ron Chaya dans une vidéo sur Internet "
Les Secrets de Berechit n°3" (à partir de 37’50) : «
Qui va dévoiler le Père ? Le Fils ! Qu’est-ce qui rend quelqu’un Père ? Son Fils !Qu’est-ce qui va dévoiler Dieu dans le monde ? Son Fils ! (…) Dieu veut montrer qu’il existe. Dieu veut que nous le connaissions : c’est le plus grand bonheur qu’il puisse y avoir. C’est la raison très profonde de la Création. Dieu a voulu qu’on puisse se brancher avec lui »
Le Christ se révèle parfaitement comme le «
nouveau Moïse » et ceci de deux manières :
Typologiquement d’abord, car le salut qu’il apporte est l’accomplissement de tout ce qui était figuré en Moïse :
- il nous de l’esclavage du péché (
Jn 8,34-36) comme Moïse avait tiré Israël de la terre d’Égypte,
- il nous sauve à travers les eaux du Baptême (
Ac 2,38) comme Moïse avait fait passer par la Mer,
- il grave l’Esprit dans les cœurs (
Rm 5,5 ;
2 Co 1,22 ;
Ga 4,6) comme Moïse a gravé la Loi sur la pierre,
- il offre son Corps, le vrai Pain du ciel (
Jn 6,48-51), comme Moïse avait donné la manne,
- il nous conduit vers le Royaume de Dieu (
Jn 3,3) comme Moïse a conduit vers la Terre Promise,
- il n’y rentre pas sans mourir (
Jn 12,24), comme Moïse qui n’a pu rentrer vivant au-delà du Jourdain.
Mais au-delà de ces accomplissement, le Christ est
surtout « le Fils unique de Dieu » (
Jn 1,18) qui révèle le Père : étant véritablement le Fils, il a bien plus que Moïse
une relation absolument unique avec le Père, et c’est ainsi que s’accomplit la révélation parfaite et définitive.
Par son Incarnation, ce Fils unique qui était dans le sein du Père (
Ps 21,1-9) a définitivement révélé le mystère de Dieu en dévoilant sa divinité et donc le mystère de la Trinité qui était déjà entrevu dans de si nombreux passages des Écritures d’Israël (cf.
LRC 2, pages 25 à 101)
Enfin, le fait qu’Israël ait attendu « le Messie » pendant des siècles n’est pas anodin, car
le Fils de Dieu est en réalité « Messie » dès avant la création du monde : depuis toujours, le Fils est en effet oint par le Père de l’Esprit Saint et il est donc « le Messie » de toute éternité. Sa venue dans le monde comme Messie contribue donc à révéler très profondément le mystère du Dieu éternel dans lequel le Messie est présent avant la création du monde.
En attendant « le Messie », les juifs attendent donc précisément cette révélation du mystère du Dieu Un et Trois.
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