MOIS DE JUIN consacré à
honorer LE PRÉCIEUX SANG DE N. S. JÉSUS-CHRlST, Prières
GUIRLANDE SOLENNELLE AYEC CHANTS ET FERVEURS
POUR LA FÊTE DU TRÈS - PRÉCIEUX SANG.
Selon la pratique de la Congrégation de la Mission connue sous ce titre.
INTRODUCTION.
Sang précieux verse pour moi
Par tant d'amour et de
souffrance,
Sang divin, je veux mettre en
toi
Mon amour et mon espérance.
Mon Dieu, pour prix de vos
douleurs,
Prenez tout mon sang comme
offrande,
Ou faites que mon coeur répande
A vos pieds un fleuve de pleurs.
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière
jaculatoire.
PREMIER MYSTÈRE.
Jésus a versé son sang dans la
circoncision.
D'un Dieu vengeur et
tout-puissant
Un enfant Dieu suspend le
glaive*:
L'offrande de son premier sang
Aux cieux comme un parfum
s'élève.
Au ciel près d'un juge en
courroux
Le sang d'Abel criait
vengeance,
Le sien prend la voix de
l'enfance
Afin de mieux prier pour nous.
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : cinq Pater, un Gloria.
IIe MYSTÈRE.
Jésus a sué le sang dans le
jardin des Olives.
O qu'il est triste et
languissant
Ce Maître des cieux et du monde
:
Je vois son front mêler du sang
Avec la sueur qui l'inonde. ..
Ce sang est ton accusateur,
Homme ingrat... C'est là ton
ouvrage;
Qu'au moins cette cruelle image
Attendrisse et brise ton coeur
!
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : cinq Pater, un Gloria.
Te ergo quaesumus.
IIIe MYSTÈRE.
Jésus a répandu son sang dans
la flagellation.
Sur toi les verges des
bourreaux
Déchaînent un sanglant orage,
Pauvre agneau ! Ta chair en lambeaux
Ne saurait assouvir leur
rage...
Que de sang !... Pourtant tes
douleurs
Ne sauraient trouver une
plainte;
Et la haine en nous mal éteinte
Ose encor parler dans nos
coeurs!...
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : cinq Pater, un Gloria.
Te ergo quaesumus.
IVe MYSTÈRE.
Jésus a versé son sang dans le
couronnement
d'épines.
Epines, ô sanglant bandeau
Qui d'un Dieu couronne la tète,
Offert par la main d'un
bourreau !
Fleurons à la poignante arête,
Humide encor du divin sang
Où votre dard cruel se trempe,
Venez aussi toucher ma tempe
Et briser l'orgueil impuissant.
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : cinq Pater, un Gloria.
Te ergo quaesumus.
Ve MYSTÈRE.
Jésus a répandu son sang en
montant au Calvaire.
Sous sa croix il marche à pas
lent,
Et chacun des pas qu'il doit
faire
Va marquer d'un sillon sanglant
Les cruels sentiers du
Calvaire.
Ce sang ! il t'accuse à grands
cris,
Toi par qui le scandale arrive
:
Rends-moi, dit cette voix
plaintive,
Rends-moi les coeurs que tu m'a
pris.
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : cinq Pater, un Gloria.
Te ergo quaesumus.
VIe MYSTÈRE.
Jésus a répandu son sang dans
le crucifiement.
De son Dieu la terre est en
deuil,
Et la mort loin d'être assouvie
Ose encore dans son orgueil
Au combat défier la vie.
Mais le sang fécond de l'Agneau
Saura bien lui ravir sa proie;
Elle est debout, et dans sa
joie
Brise les pierres du tombeau !
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : cinq Pater, un Gloria.
Te ergo quaesumus.
VIIe MYSTÈRE.
Jésus a versé du sang et de
l'eau dans la bles
sure de la lance.
Mère d'amour et de bonté,
Par ce pur sang qu'un fer de
lance
A fait jaillir du saint côté
D'un Dieu qui vous doit la
naissance,
Lancez vers moi des dards de
feu,
Des étincelles dont la flamme
Réveillent enfin dans mon ame
L'amour que je dois à mon Dieu
!
Doux Jésus, ma seule tendresse,
Ton sang verse en mon coeur une
divine ivresse.
Prière jaculatoire : trois Pater, un Gloria.
Te ergo quaesumus.
Prière jaculatoire pour conclusion.
Tantum ergo.
Bénédiction, etc.
*****
RECUEIL DE PRIÈRES
AUXQUELLES LES SOUVERAINS PONTIFES ONT
ATTACHÉ DES INDULGENCES (1).
Père éternel, je vous offre le
sang de Jésus-
Christ en à-compte de mes
péchés et pour
les besoins de la sainte
Eglise.
Cent jours d'indulgences chaque
fois à perpétuité.
PIE
VII.
29 mars 1817.
(1) Ce recueil se fait à Rome
journellement, selon
que se présente une grâce à
gagner et dont on dé-
sire partager le bienfait avec
tous les autres pays de
la famille catholique. On n'a
point cherché, on
c'est contenté de recueillir ce
qui tombe de la main
du Seigneur sur cette terre
bénie et favorisée plus
particulièrement, parce que là
est bâtie Jérusalem :
Jérusalem quoe edificatur ut
civitas. O ! nous
tous qui aimons la sainte
Eglise et qui sommes ses
enfans lointains, glanons dans
cette divine moisson
qui nous est donnée !
C. C. 29 juin 1841, jour de la saint Pierre.
*****
Vive, vive Jésus, qui pour moi verse tout
le sang de ses veines. Le sang
de Jésus est
devenu ma vie, que bénie soit
sa bonté infinie;
que ce sang soit béni pendant
l'éternité, qu'il
soit éternellement loué ce sang
qui a racheté
le monde de l'enfer. Ce sang se
fait notre
breuvage et le bain de nos
ames. Le sang de
Jésus apaise l'indignation du
Père, et nous
conduit au ciel. Le sang d'Abel
criait ven-
-geance, celui de Jésus demande
pardon pour
nous. Si notre coeur est arrosé
de ce sang, le
ministre de la fureur divine se
retire. Si le
divin sang de Jésus est exalté,
le ciel s'anime
de joie, l'abîme tremble et se
décourage. Di-
-sons donc ensemble avec
énergie : « Loué
soit le sang de Jésus ! »
Cent jours d'indulgence par
jour applicable aux ames du purgatoire.
Pie
VII.
A l'instance de l'archiconfrérie
du précieux sang.
31 mars 1829.
*****
AUTRE PRIÈRE Au PRÉCIEUX SANG.
O sang très-precieux de vie
éternelle, ran-
-çon et rachat de tout
l'univers, breuvage et
piscine de nos ames, qui
protégez continuel-
-lement la cause des hommes
auprès du trône
de la suprême miséricorde, ah !
je vous adore
profondément, et je voudrais
autant qu'il
m'est possible vous compenser
les injures et
les excès que vous endurez sans
cesse de la
part des créatures humaines, et
spécialement
de celles qui s'enhardissent témérairement
à
vous blasphémer... O! qui ne
bénira ce sang
d'infinie valeur ? Qui ne se
sentira enflammé
d'amour pour Jésus qui l'a
répandu? Que
serais-je si je n'avais été
racheté de ce sang
divin ? Qu'est-ce qui l'a tiré
des veines de mon
Seigneur jusqu'à la dernière
goutte ? Ah ! cer-
-tainement ce n'est que
l'amour? O! amour
immense qui nous a donné ce
baume infini-
ment salutaire! O! baume
inestimable jailli
de la source d'un amour sans
mesure! Ah !
faites que tous les coeurs,
toutes les langues
vous puissent adorer, exalter
et remercier à
présent et pour toujours, et
jusqu'au jour de
l'éternité. Ainsi soit-il.
ÈSeigneur, vous nous avez
rachetés dans
votre sang.
r). Et vous nous avez faits le
royaume de
notre Dieu.
ORAISON.
Dieu tout-puissant et éternel
qui avez établi
votre Fils unique Rédempteur du
monde, et
qui avez voulu être apaisé par
son sang, ac-
-cordez-nous, nous vous en
supplions, de vé-
-nérer maintenant le prix de
notre salut, et
d'être préservés, par sa vertu,
des maux de la
vie terrestre, afin que nous
jouissions éternel-
-lement de ses fruits dans le
ciel. Par le même
Jésus-Christ notre Seigneur.
Amen.
Trois cents jours d'indulgence accordés par
le Pape Pie VII, applicable aux ames du pur-
-gatoire. (D'après le rescrit existant dans les
actes de la sacrée Congrégation des Rits.)
*****
Sept offrandes du précieux sang au Père éternel , qui se font dans l'église
des Mis-
sionnaires dits du Précieux Sang, tous les jours du mois , du précieux sang
, au salut.
I.
Père éternel , je vous offre les
mérites du
sang très - précieux de Jésus
votre Fils et
mon Rédempteur divin, pour la
propagation et
l'exaltation de ma chère mère
l'Eglise, pour la
conservation et la prospérité
de son chef visible
le souverain Pontife romain ,
pour les cardi-
-naux , évêques et pasteurs des
ames , et pour
tous les ministres du
sanctuaire.
Gloria Patri , etc.
Que soit béni et remercié
toujours Jésus
qui avec son sang nous a
sauvés.
II.
Père éternel , je vous offre
les mérites du
sang très-précieux de Jésus
votre Fils bien-aimé
et mon Rédempteur , pour la
paix et la
concorde des rois et princes
catholiques , pour
l'humiliation des ennemis de la
sainte foi et
pour la félicité du peuple
chrétien.
Gloria Patri , etc.
Que soit à jamais béni et
remercié Jésus
qui nous a sauvés avec son
sang.
III.
Père éternel, je vous offre les
mérites du
sang très-précieux de Jésus
votre Fils bien-aimé
et mon Rédempteur divin , pour
l'illu-
-mination des incrédules , pour
l'extirpation
des hérésies , et pour la
conversion des pau-
-vres pécheurs.
Gloria Patri, etc. •
Que soit à jamais béni et
remercié Jésus
qui nous a sauvés avec son
sang.
IV.
Père éternel , je vous offre
les mérites du
sang très-précieux de Jésus ,
votre Fils bien-aimé
et mon Rédempteur divin , pour
mes
parens, amis et ennemis, pour
les pauvres ,
les infirmes, les personnes
malheureuses; et
pour tous ceux pour qui vous
savez que je
dois prier et voulez que je
prie.
Gloria Patri ,
etc.
Que soit à jamais béni et
remercié Jésus
qui nous a sauvés avec son
sang.
V.
Père éternel, je vous offre les
mérites du
sang très-précieux de Jésus ,
votre Fils bien-aimé
et mon Rédempteur divin , pour
tous
ceux qui , aujourd'hui ,
passeront à l'autre vie,
afin que vous les délivriez des
peines de l'en-
-fer, et les mettiez le plus
promptement en
possession de votre gloire.
Gloria Patri , etc.
Soit béni à jamais et remercié
Jésus qui
nous a sauvés avec son sang.
VI.
Père éternel, je vous offre les
mérites du
sang très-précieux de Jésus ,
votre Fils bien-aimé
et mon Rédempteur divin, pour
tous
ceux qui sont affectionnés à ce
grand trésor
de votre sang , pour ceux qui
me sont unis
pour l'honorer, et pour ceux
enfin qui tra-
-vaillent pour propager cette
dévotion.
Gloria Patri, etc.
Que soit béni et remercié à
jamais Jésus
qui nous a sauvés avec son
sang.
VII.
Père éternel , je vous offre
les mérites du
sang très-précieux de Jésus ,
votre Fils bien-aimé
et mon Rédempteur divin , pour
tous
mes besoins spirituels et
temporels, en suf-
-frage des ames saintes du
purgatoire , et par-
-ticulièrement pour celles qui
ont eu le plus
de dévotion pour le prix de
votre rédemption,
et pour les douleurs et les
peines souffertes par
notre chère mère la très-sainte
Marie.
Gloria Patri , etc.
Soit à jamais béni et remercié
Jésus qui
nous a sauvés avec son sang.
Vive le sang de Jésus à présent et toujours,
pendant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Sept Ave Maria au coeur attristé de la sainte Vierge.
Sainte Mère , ah ! faites que
les plaies du
Seigneur soient imprimées dans
mon coeur.
Jésus, Verbe incarné,
donnez-moi votre
amour, et l'horreur du péché.
Amen.
Pie VII, à la prière de l'Archiconfrérie du
précieux sang , a accordé par rescrit du
22 septembre, à perpétuité, une indulgence
de trois cents jours pour tous ceux qui récite-
-ront, contrits et humiliés, ces sept offrandes
avec sept Gloria Patri et la Jaculatoire sui-
-vante :
Père éternel, je vous offre le sang de Jésus-
Christ à compte de mes péchés et pour les be-
-soins de la sainte Eglise.
Le saint Père désire que ceux
qui récite-
-ront ces prières aient intention
de donner une
compensation des outrages que
Jésus-Christ
reçoit dans son précieux sang
par le blas-
-phème ou le sacrilége.
Ceux qui les réciteront chaque
jour pen-
-dant le mois auront indulgence
plénière au
jour de leur choix en se
confessant et com-
-muniant, priant selon
l'intention de Sa Sainteté.
Toutes indulgences applicables
aux ames du purgatoire.
FIN.
*
Sursa/Source :
LE MOIS DU PRÉCIEUX SANG DE N. S. JÉSUS-CHRIST.
BIBL1OTHÈQUE " Les
Fontaines "
S J 60 - CHANTILLY
PARIS. —
IMPRIMERIE D’ADRIEN LE CLERE ET Cie,
Rue Cassette, n° 29, près Saint-Sulpice.
MOIS DE JUIN consacré à honorer LE PRÉCIEUX
SANG DE N. S. JÉSUS-CHRlST.
OUVRAGE POSTHUME DE MONSEIGNEUR GAETANO BONANI
PRELAT ROMAIN ET MEMBRE DE LA
CONGREGATION
DU PRECIEUX SANG,
TRADUIT DE L'ITALIEN.
OUVRAGE APPROUVÉ A ROME.
PARIS.
LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET
Cie,
RUE CASSETTE, N° 29, PRES SAINT-SULPICE.
1842.
*****
PRÉFACE DE L'ÉDITEUR.
Le culte du précieux Sang est
aussi an-
-cien que l'Eglise. La dévotion
au précieux
Sang n'est pas une nouveauté.
Eugène IV, Paul III, Paul IY,
Gré-
goire XIII, accordèrent de
nombreux pri-
vilèges à la confrérie du Sang précieux ,
érigée dans l'Eglise de Santa - Maria del
Vado, à Ferrare. Cette association fut con-
-firmée à perpétuité, en 1585, par Sixte V.
Enfin , sous le règne de Pie
VII , et au re-
tour de la captivité de ce
pontife en France
le serviteur de Dieu , le chanoine Gaspard
del Bufalo, dont le procès de canonisation
se poursuit actuellement à Rome
, fonda
une société de missionnaires
sous le titre
du Précieux Sang, et restaura ,
si je puis
ainsi m'exprimer, le culte
antique du Sang
de Notre-Seigneur par diverses pratiques
qu'il institua à Rome, dans
l'église de ces
missionnaires. Tels sont : l'Exercice du
Mois du précieux Sang , les Sept Offran-
-des, et la Petite Couronne, que l'on pu-
-blie aujourd'hui avec
l'indication des in-
-dulgences y attachées.
En parcourant les villages des
environs
de Rome, Genzano, Laricia ,
Nemi, etc.,
vous voyez sur presque toutes les portes
extérieures des maisons : Vive le Sang de
Jésus-Christ ! Cette inscription , qui pro-
tège contre la colère de Dieu
la demeure
des pauvres pécheurs repentans
, comme
autrefois le sang de l'Agneau
sauva les
Hébreux de l'ange vengeur, est
aussi une
réparation du blasphème ; et le
chanoine
del Bufalo l'avait conseillée
dans ses mis-
-sions. Mais ce qui semble tout naturel dans
cet heureux pays de la foi, serait peut-être
impossible en France.
Tous les exercices de la piété
chrétienne,
toutes les prières de l'Eglise
variées en tant
de formules, se terminent par
le souvenir
du Sang de Jésus -Christ , se
rapportant
ainsi à l'expression la plus
vive et la plus
douloureuse de sa divine
humanité. Nous
demandons par les mérites de
son Sang ;
nous adorons ses plaies, son
coeur, l'heure
de son agonie. Saint Ignace
priait l'ame de
Jésus, et demandait à son Sang
de le bai-
-gner. Sainte Catherine de
Sienne ne com-
-mence jamais une de ses
admirables lettres
sans ces paroles : Scrivo a voi nel preziozo
Sangue di Gesu Christo. C'est que la reli-
gion tout entière est ce culte
, cette mé-
moire permanente, perpétuelle,
ce cri du
Sang de l'Agneau qui efface les
péchés du
monde. Ainsi cette dévotion est le résumé
de toute la foi, de tout le culte, de toutes
les invocations chrétiennes.
Ici donc , dans la rénovation
de cette
dévotion si tendre , était
recelée une grâce
plus grande, gardée à des temps
plus mal-
-heureux. C'est ici la mémoire
rappelée à
Dieu du sacrifice de la croix,
qui l'apaisa
une fois pour tout le cours des
crimes des
hommes dans la suite de tous
les siècles ;
c'est l'offrande de son Fils
dans la partie la
plus chère de la victime ;
c'est la rédem-
-ption offerte à notre amour
aussi , à nous
pauvres et faibles pécheurs,
dans son der
nier terme, dans l'extrême
effort de sa mi
séricorde. O ! Sang de Jésus-Christ, sauvez-moi!
Eau qui sortez de son coeur, lavez-moi!
Passion de Jésus-Christ, purifiez-moi (1)!
Dieu nous pardonne quand il
nous
(1) Saint Ignace de Loyola.
voit, semblables à son Fils,
justifiés et de
venus ses frères par les mérites
de son
Sang (1). Il est apaisé, malgré
nos offenses,
quand il voit son Fils
semblable à nous (2).
C'est pourquoi , dans toute
calamité de
l'humanité , ou aux époques de
prévari-
cation plus grande, la sainte
Eglise inspi-
-rée a rendu ses plus fervens hommages
à
l'humanité divine.
La chair et le Sang , le coeur
et les pas-
-sions, qui sont les plaies du
coeur humain,
causent tous nos maux, toutes
nos offenses
aussi contre la justice divine
; mais la chair
et le sang divins de Jésus sont
notre conti-
-nuelle réparation. C'est
pourquoi, lorsque
quelque grand crime a été
commis ; dans
les temps de désastre général
ou de cala-
-mité particulière, la
communion au corps
et au Sang de Jésus-Christ est
recomman-
-dée comme remède, mais aussi
comme
hostie. L'humanité réparatrice
de Jésus-
Christ s'est toujours
manifestée à nous
(1) Christus pro nobis mortuus est; multo igitur
magis nunc justificati in sanguine ipsius salvi
erimus ab ira per ipsum. S. Paul , Rom. v.
(2) In similitudinem carnis peccati. (Ibid. VIII )
O amour de Dieu pour nous !
davantage , à mesure que de
nouveaux
crimes ou des douleurs plus
cuisantes ont
affligé l'Eglise.
Quand l'hérésie de Luther vint déchirer
la robe sans couture, le
culte des cinq plaies
se répandit dans le monde
catholique ; et
déjà , lors de la monstrueuse
erreur des
Vaudois et des Albigeois, saint
François et
saint Dominique avaient
réveillé les coeurs
à la méditation et à l'amour de
Jésus-
Christ crucifié, par
l'établissement du Ro-
-saire. Enfin, lorsque la
philosophie du dés-
-ordre en fut venue, au XVIIIe
siècle, à blesser
au coeur Dieu lui-même, nié par une
char-
-nelle doctrine érigée en
principe, ce fut
alors, et
comme par une divine compensa-
-tion des crimes de ces temps
malheureux ,
quand Paris était tout aux
délires de la
régence, que le coeur percé de Jésus-Christ
se révéla à une pauvre religieuse d'un cloî-
-tre ignoré de France , de France où se fai-
-saient tant de péchés ; et
Jésus voulut pour
ce coeur, dont les hommes
niaient l'amour,
des adorations plus profondes à
mesure
que le mal était plus profond.
Il semble-
-rait , en effet, qu'il soit
donné à notre
siècle, où l'on a tant abusé de
la matière
pour nier Dieu , de l'adorer
dans toutes
les expressions de son humanité
divine. Le
sacré Coeur et le précieux Sang ne sont-ils
pas les deux contrepoids à
opposer au ma-
-térialisme et à la religiosité
dans une ba-
-lance qui ne pèsera pas avec
moins de
colère, peut-être, la négation
de l'ame à
l'homme , que la négation de la
divinité
au Sauveur, dont les néo-chrétiens ne
veulent plus reconnaître la
révélation que
comme un simple fait historique
?
Sans au reste attacher l'esprit
de sys-
-tème à la miséricorde qui a si
parfaitement
fait coïncider les époques de
beaucoup
d'institutions de l'Eglise avec
les temps de
plus grande misère de
l'humanité , n'y a-t-
-il pas là quelque chose de
remarquable?
et ce quelque chose, n'est-ce
pas la provi-
-dence de l'ordre ?
Et à nous, à nous enfans de ces
jours
de tourmente et de passage à
des jours
dont il ne nous est pas même
donné de
pressentir les destinées ; au
moment où
dans l'ombre une nouvelle
persécution dé-
-noncée au monde par le chef de
l'Eglise (1 ),
(1) Journal des Débats, 13, 15
et 23 octobre 1842.
frappe nos frères dans ce
septentrion d'où
vint toujours à nous toute
crise des peu-
-ples (1), voici qu'une
nouvelle expression
de l'infinie bonté nous est
montrée. C'est
l'océan de la miséricorde ; c'est le Sang
rédempteur du Christ que des miracles
nous invitent à venir adorer
(2). Oh ! oui,
ayons grande confiance dans le
Sang de
Notre- Seigneur, pour apaiser
la main de
Dieu levée sur les peuples ,
pour guérir
aussi les fautes de notre sang
; croyons
fermement que si tous ceux qui
sont tour-
-mentés de faiblesses qu'ils
appellent plus
fortes qu'eux, veulent recourir
avec foi à
cette dévotion , ils finiront
par revenir et
seront guéris , sauvés !
Croyons que toute
pauvre mère qui mettra l'ame de
son fils
dans les plaies de Jésus, qui
chaque année
sera fidèle à implorer sans
découragement,
sans paresse, trente jours de
suite, le Sang
de Jésus-Christ ; qui criera
avec ce Sang
et au nom de ce Sang pour l'ame
de son
enfant perdu dans une folle
jeunesse, oh !
(1) Ab aquilone omne malum .
(2) Voyez Union Cathol. 19 décembre 1812, lettre
de Plombières du 14 décembre précédent. — Item,
Univers Religieux.
oui, croyons que cette mère
sera consolée,
et qu'elle gagnera du Père de
Jésus-Christ
miséricorde par le cri de ce
Sang.
Il circule à Rome une tradition
pieuse
parmi les personnes attachées
aux pra-
-tiques de cette dévotion qui
s'y répand
chaque année davantage. D'après
cette
tradition, de grandes grâces y seraient at-
-tachées pour le salut de ceux qui travaille-
-raient à la faire connaître dans les pays
éloignés de son berceau. Ce sont ces pen-
-sées, c'est le désir de
répandre cette douce
dévotion qui ont donné l'idée de traduire
cet opuscule en langue universelle (1),
afin
que par le moyen de la parole ces prières et
ce secours parvinssent plus facilement dans
les pays plus éloignés du centre catholique.
Nous pardonnera-t-on cette foi
simple
et confiante qui nous a fait
tenter au moins
de les montrer à notre pays ,
en nous ap-
-puyant sur la croix pour le
succès de notre
bonne intention ? Oui , nous le
croyons
avec conviction, Dieu nous a
mis au coeur
cette tentative , et il la
conduira à bien !
La France entière pratique
aujourd'hui
(1) J. de Maistre, Soirées de Saint-Pétersbourg.
avec bonheur la dévotion du Mois de
Marie, cet exercice de trente jours
tous dé-
-voués à bénir la sainte Vierge
, qui , né à
Rome, cette mère divine du monde
chré-
tien, se répandit de là dans
toute la catho-
-licité. Nous avons espéré que
ceux qui
font le Mois de Marie, feraient
le Mois du
précieux Sang, heureux d'attirer sur eux
le prix de la passion soufferte
pour leur
salut, et déjà disposés aux
miséricordes du
Fils, leur rédempteur, par tout
un mois de
prières et de confiance plus
intime avec sa
mère. Mais, ne fût-ce que pour
une seule
ame que nous avons travaillé , n'y eût-il
qu'un coeur de plus à l'aimer mourant
pour lui , à le bénir , à l'implorer, à de-
-mander grâce et pardon au nom de ce
Sang qui le prie sans relâche du fond du
tabernacle où se continue incessamment
le sacrifice de la croix ; ah ! nous ne regret-
-terions pas notre travail ,
car cette ame
bénie nous obtiendra du
Seigneur une
part de bénédictions qu'il ne
refusera ja-
-mais à quiconque le priera par
le Sang de
Jésus-Christ.
AVERTISSEMENT.
Le mois commémoratif du précieux Sang
commence à Rome le premier vendredi
de juin , et finit le premier dimanche de
juillet.
On peut néanmoins, pour cause de
commodité, le remettre à toute
autre épo-
-que. Pendant tout le mois il y a chaque
soir, dans l'église de Saint-Nicolas Tulliano,
siège de l'archiconfrérie du précieux Sang,
un exercice de prédication en l'honneur du
Sang de Jésus-Christ. Dans le plus grand
nombre des églises on se borne
à lire en
chaire et à paraphraser le
livre de médita-
-tions pour chaque jour du mois
de juin,
dont nous donnons la
traduction. A la
suite de cet exercice on donne
la bénédic-
-tion, pendant laquelle et
après laquelle le
peuple répète quelques-uns des Fervorini
ou élans pieux dont nous donnons la tra-
-duction à la page 185.
PRÉFACE.
Tel est l'amour de Dieu pour
nous,
,qu'au milieu même de sa
justice il fait
briller sa miséricorde infinie
: toutes les
fois que dans sa colère il a
voulu faire
sentir aux fils des hommes la
terreur de
ses châtimens,il a donné en
même temps
de nouveaux moyens d'apaiser
cette co-
-lère et d'arrêter les foudres
de sa main.
Cùm iratus fueris, misericordiae recordaberis
(I), a dit le prophète; et
c'est une vérité qui de nos
jours se ma-
-nifeste d'une manière bien
frappante.
Ne sent-on pas combien la vue
de nos
fautes doit irriter Dieu? Qui
n'a vu et
ne voit encore des signes de sa
juste in-
-dignation? Qui ne tremble de
lui voir
verser sur nous avec une
abondance
(I) Habacuc. III, 2.
nouvelle le calice amer de sa
colère? Eh
bien ! pour que nous puissions
désarmer
son bras, il a réveillé dans le
coeur des
fidèles une affectueuse et
tendre dévo-
-tion au sang précieux de son
divin Fils
unique ; il a voulu que
les ames sur les-
-quelles s'est répandu ce sang,
l'offris-
-sent à la divine majesté avec
une foi vive,
avec une ardente charité, afin
de l'a-
-paiser et d'attirer sur nous
sa miséricorde.
C'est précisément ce qui arriva
au temps
de Marie-Madeleine de Pazzi :
ce fut
elle qui au moyen de cette
dévotion
apaisa Dieu et retint ses
foudres, comme
Dieu même le lui révéla en
disant :
« C'est maintenant, ô ma
chère fille, que,
grâce à ce sang répandu par le
Verbe
divin, s'accomplit ce qui a été
écrit : Cùm
iratus fueris, misericordiae recordaberis
(I). Et aussitôt voici des ames
pieuses tout attentives à
pratiquer cette
dévotion, voici de zélés
ministres du
sanctuaire tout remplis de zèle
à la pro-
(I) Habacuc.III, 2.
-pager, voici de dignes Evêques
qui de
mille manières l'introduisent
dans leurs
diocèses, et le souverain
Pontife lui-même,
Pie VII, d'heureuse mémoire,
l'aurait voulue imprimée au
coeur de tous
les fidèles. Dans le but de
voir d'aussi
saints devoirs accomplis, nous
croyons
donc à propos de montrer
l'excellence
de cette dévotion, présenter
quelques
considérations, et offrir
quelques pieuses
et affectueuses prières pour un
mois
tout entier consacré à son
exercice ; nous
y joindrons quelques exemples
qui ser-
-viront à exciter le coeur à l'adora-
-tion et à l'amour de ce
très-précieux
sang.
L'excellence d'une telle
dévotion est
clairement démontrée par les
oracles des
prophètes qui, dans l'Ancien
Testament,
parlent admirablement de ce
sang adora-
-ble; par les figures qui en
ont précédé l'ef-
-fusion ; par l'incomparable
mérite de ce
prix de notre rédemption, de ce
bain sa-
-lutaire des ames ; par les
effets qu'il pro-
-duit dans les coeurs, et enfin
par les fruits
abondans qui en naissent.
Et quant aux prophètes, comment
in-
-terpréter les paroles du
Seigneur à son
fidèle serviteur et ami le
patriarche Ja-
-cob, autrement que par
l'effusion pleine
d'amour de ce sang divin qui
doit bai-
-gner l'église choisie par
Jésus pour l'é-
-pouse bien-aimée de son coeur?
Lavabit
in vino stolam suam, et in san-
-guine uvoe pallium suum (I). Isaïe
prédisait cette même effusion
quand il
décrit les coups dont Jésus est
frappé, et
le sang qui ruisselle de ses
blessures,
Attritus est, vulneratus est, et quand il
invite à venir trouver dans la
joie du
coeur les eaux de la
miséricorde et de la
grâce aux fontaines
inépuisables du Sau-
-veur, qui sont ses
très-saintes et pré-
-cieuses plaies : Haurietis
aquas in
gaudio de fontibus salvatoris (2). Ce
sang est la fontaine que
contemplait en
(i)Gen. XLIX, 11.
— (2) Is. XII, 3.
esprit le prophète Zacharie ,
et dont
il disait : In
illâ die erit fons pa-
-tens domui David, et
habitatoribus
Hierusalem in ablutionem
peccatorum
(I). Le très-saint sang du
Verbe
divin est la fontaine qui se
répand en
abondance par toute la maison
du vrai
David , c'est-à-dire toute la
sainte
Eglise, et qui sert à purifier
les ames
de toutes les taches du péché :
et c'est
lui que le prophète Michée
désigne
aussi sous l'image d'une vaste
mer :
Deponit iniquitates nostras, et
projicit
in profundum maris omnia peccata
nostra (2).
Et quant aux figures et aux
symboles,
ne devons-nous pas voir un
symbole du
sang très-pur de Jésus dans le
sang de
l'innocent Abel répandu par
Caïn son
frère cruel, et dans ce sang de
l'agneau
qui, en marquant en Egypte les
maisons
des Hébreux, devait les
exempter du
(1) Zac. XIII, 1 . — (2) Mich., VII, 19.
fléau de l'ange exterminateur? et
le sang de
toutes les victimes sacrifiées
sous l'an-
-cienne alliance peut-il
signifier autre
chose que le sang de l'Agneau
immaculé
qui dans la plénitude des temps
devait
être répandu en expiation des
péchés du
monde entier? Et c'est pourquoi
il a tou-
-jours été contemplé en esprit
par les pa-
-triarches, par les prophètes,
par tous les
justes, et toujours offert au
trône de
Dieu par la foi des croyans qui
se sont
sauvés par les mérites du sang
de Jésus-
Christ : d'où on peut conclure
que la dé-
-votion au précieux sang est
aussi an-
-cienne que l'Eglise, et
qu'elle durera
autant que durera l'Eglise
elle-même,
et elle ne pourra jamais être
interrompue,
étant le sceau précieux du
nouveau et
éternel Testament, selon les
très-saintes
paroles de Jésus-Christ : Hic
est enim
calix sanguinis mei novi et aeterni
Testamenti; ce sang ne cessera jamais
d'être offert ; jamais il
ne cessera de pu-
-rifier les ames des souillures
du péché,
jamais d'implorer la
miséricorde, jus-
-qu'au jour où Jésus descendant
de nou-
-veau sur la terre à la
consommation des
siècles, récompensera en juste
rému-
-nérateur ceux qui auront
profité de ce
sang, et juge inexorable,
punira ceux
qui n'auront pas voulu se
prévaloir de
ses mérites pour leur salut
éternel.
L'incomparable mérite de ce
trésor!
quel esprit peut le comprendre,
quelle pa-
-role peut dignement
l'exprimer? Il suf-
-fit de dire que c'est le sang
du Verbe fait
homme, et c'est pourquoi saint
Jean
Chrysostôme l'appelle le salut
des ames :
Sanguis Christi salus animarum; la
clef des célestes trésors,
comme dit le
docteur angélique saint Thomas
: San-
-guis Christi clavis Paradisi (I); l'or
précieux d'une valeur infinie,
comme
s'exprime saint Ambroise : Bonum
aurum
sanguis Christi (2); la trompette
qui fait retentir à haute voix
: Miséri-
-corde et clémence, comme le
nomme
(I) Opusc. CLVIII. — (2) Serm. in Ps. xxxv.
saint Bernard : Sanguis
Christi quasi
tuba exaltat vocem suam (I). Et selon
la séraphique sainte
Marie-Madeleine,
la très- douce calamité qui
attire les
coeurs ; le prix de notre
rédemption, le
bain des ames, le gage et les
arrhes de
la vie éternelle.
Et quels seront donc les effets
salu-
-taires que produira en nous
une telle
dévotion ? Certainement tous
ceux pour
lesquels Jésus a daigné
répandre son sang,
peuvent en retirer des biens
immenses,
précieux et incorruptibles.
Dans ce sang,
le pécheur trouve la confiance
nécessaire
à sa conversion; le juste, l'encourage-
-ment à la persévérance dans le
bien. Par
la vertu de ce sang divin
s'obtient la ré-
-mission des péchés, la
victoire dans les
tentations, la force de vaincre
l'ennemi
infernal, et l'aide efficace de
la grâce ca-
-pable de nous maintenir constamment
jusqu'à la mort dans l'amour de
Dieu.
C'est ce sang qui allume chez
les apôtres
(I) Epist. VII.
leur zèle pour la gloire de
Dieu, et l'a-
-mour chez les confesseurs;
c'est lui qui
excite à la pénitence, c'est
lui qui garde
dans les vierges le lis candide
de la pu-
-reté ; et on peut dire que
tout ce que les
ames ont de bon, elles le
doivent à ce
sang précieux.
Saint Chrysostôme, pénétré
d'une vé-
-nération profonde et enflammé
d'amour
envers Jésus et son sang
adorable, le
compare à un fleuve qui baigne
toute la
terre, la féconde et l'orne
d'une grande
variété d'arbres, dont chacun
produit en
son temps ses fruits
particuliers. (S. Jean
Chrys., hom. XLVI, alias 45 in Joan. n. 3 et 4.)
Sainte Gertrude voyait sortir
des
saintes plaies de Jésus, comme
d'une
source vive, de grands fleuves
du sang
divin ; et de même que le
paradis terres-
-tre était tout entier arrosé
et fécondé par
les pures eaux d'une source
abondante,
de même qu'en ce lieu
d'innocentes dé-
-lices, les arbres étaient
toujours ver-
-doyans, les fruits d'une
éternelle saveur
et d'une inépuisable abondance
: ainsi,
grâce au sang du Seigneur, il
lui sem-
-blait voir fleurir en vertu
tous ceux qui
cheminaient par la voie du
salut et du
ciel.
O oui! quelles ne sont pas
chaque
jour les abondantes consolations,
quels
ne sont pas les rapides progrès
dans la
perfection des ames qui souvent
appro-
-chent de cette fontaine de
vie? quelle
abondance de fruits reçoit leur
esprit,
quelle douce saveur de paradis
respire ce-
-lui qui se confie en lui, quel
énergique
encouragement à toutes les
bonnes oeu-
-vres, quel soutien dans la
pratique de la
vertu! quelles grâces
descendent du
trône du Père divin vers celui
qui l'offre
et pour son salut et pour le
salut du
prochain! Oh sang précieux et
très-précieux
de Jésus! sang que j'aime ten-
-drement! combien ta vue allume
dans
le coeur l'amour de Jésus qui
t'a ré-
-pandu ! Regardez et voyez si
je ne suis
pas Dieu (I), fait dire le
psalmiste à
Jésus crucifié, frappé,
déchiré, torturé
et inondé de sang. Un Dieu de
majesté
infinie (ainsi s'exprime
Bellarmin) (2),
a répandu au milieu des
tortures son
sang pour nous... Et avec quel
amour
ne l'a-t-il pas répandu? Oui,
disait sainte
Catherine de Sienne, il fallait
le spec-
-tacle d'un pareil amour pour
allumer la
sainte charité; et si ce
spectacle nous eût
manqué, nous serions restés
froids.
Amour profond et intime, amour
im-
-mense, généreux, constant, et
plus actif
que le feu.
Disons en un mot, que par le
moyen
de ce sang nous avons été
rachetés de
l'esclavage du démon, délivrés
de l'en-
-fer... Purifiés du péché par
lui, nous
sommes devenus enfans de Dieu,
héri-
-tiers du Royaume éternel...
Par ce sang
qui découle des plaies du
Seigneur,
comme d'une fontaine divine,
provien-
(1) Ps. XLV, 1 1. — (2) Bellarm. in Psalm.
nent toutes les grâces dont la
plénitude
se trouve en Jésus-Christ.
Celui qui a
donné le sang de son Fils, a
tout donné
par cela même. Ne nous étonnons
donc
pas si par le moyen de ce sang
nous
obtenons même les grâces tempo-
-relles qui, en comparaison des
grâces
spirituelles, ne sont qu'une
vile pous-
-sière.
Mais hélas ! quel douloureux
étonnement
en voyant dans autant d'ames si
peu de dévotion, si peu
d'affection, si
peu de reconnaissance envers ce
sang de
vie et d'amour ! Quels sont
ceux qui y
pensent? Quels sont ceux qui
lui té-
-moignent leur reconnaissance
et leur
amour?
Eh bien ! vous , ames dévouées
au
sang adorable de Jésus, venez
consacrer
un mois entier à des pratiques
plus hum-
-bles et plus affectueuses
envers ce sang
divin. De même que les
Israélites mar-
-quèrent leurs portes avec le
sang de l'a-
-gneau, et détournèrent ainsi
les coups de
l'ange exterminateur, ainsi
marquez
votre esprit et votre coeur
avec le sang de
l'Agneau immaculé, et vous
conjurerez
par là les verges de la justice
divine,
méritées par nos offenses.
Sursa/Source :
LE MOIS DU PRÉCIEUX SANG DE N. S. JÉSUS-CHRIST.
BIBL1OTHÈQUE " Les
Fontaines "
S J 60 - CHANTILLY
PARIS. —
IMPRIMERIE D’ADRIEN LE CLERE ET Cie,
Rue Cassette, n° 29, près Saint-Sulpice.
MOIS DE JUIN consacré à honorer LE
PRÉCIEUX SANG DE N. S. JÉSUS-CHRlST.
OUVRAGE POSTHUME DE MONSEIGNEUR GAETANO BONANI
PRELAT ROMAIN ET MEMBRE DE LA
CONGREGATION
DU PRECIEUX SANG,
TRADUIT DE L'ITALIEN.
OUVRAGE APPROUVÉ A ROME.
PARIS.
LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET
Cie,
RUE CASSETTE, N° 29, PRES SAINT-SULPICE.
1842.
*
Sursa/source :
www books.google.com
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